avec :
Adrien Jean et Bertrand Monier, étudiants à l’ENSAT [[Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Toulouse]]
collectif anti-OGM31
au cours de cette soirée, 4 courts métrages seront présentés :
- Copier Cloner
- Les champs de la mort
- Les Oubliés de la terre
- Une longue histoire des semences
Les courts métrages
“Copier Cloner” de Louis Rigaud – Durée 3’35”.
Excellent dessin d’animation sur l’aberration des élevages industriels. _ Les vaches deviennent de simples fichiers informatiques qu’il suffit de copier/cloner. Mais elles ont quand même besoin d’espace vert et peuvent être infectées par des virus…
“Les champs de la mort” produit (entre autres) par les Amis de la Terre et la Via Campesina. Durée 12′
Ce film dérangeant dévoile les conséquences de la culture du soja en Amérique du Sud.
La petite agriculture qui protège l’environnement et bénéficie à la population doit céder la place à l’agrobusiness des pesticides qui empoisonnent les communautés rurales, l’eau et la nature.
Des milliers de personnes sont expulsées de leurs terres pour laisser place aux plantations de soja. Les peuples indigènes sont chassés et leurs forêts rasées.
“Les Oubliés de la terre” d’Adrien Jean et Bertrand Monier, étudiants à l’ENSAT. Durée 25′
En France, un homme mange tranquillement un steak haché en buvant un grand verre de lait.
Pendant ce temps en Argentine, dans la Province de Santiago del Estero, la communauté d’Ote 4 et ses 12 familles mènent une lutte de chaque instant. Ote 4 est une île de forêt perdue au milieu d’un océan de soja.
Cette communauté indigène vit ici depuis toujours, mais aujourd’hui d’immenses champs transgéniques menacent de l’engloutir, sans que le gouvernement ne réagisse. Une seule entreprise, Moshen, possède les 13 000 hectares qui entourent la forêt.
Kiko, Pocho et leurs compañeros essaient bien de se battre, mais ils se heurtent à la superpuissance du lobby de l’agrobusiness. Les familles partent les unes après les autres, laissant leur forêt natale et remplissant les bidonvilles…
Ce français gourmet et ces indigènes argentins ne semblent pas avoir de lien et pourtant, comme souvent dans notre société mondialisée, le bonheur de l’un fait le malheur des autres…
“Une longue histoire des semences” de Marc Peyronnard. Durée 14′
Produit par Rés’OGM Info avec le soutien du Réseau des Semences Paysannes et le concours financier de la Région Rhones-ALpes.
Ce film est en fait un extrait du DVD “Les semences modernes en question” réalisé à l’occasion du séminaire “quelles plantes pour les agricultures paysannes ” qui a eu lieu en décembre 2007 à Clermont-Ferrand.
Plusieurs intervenants y racontent comment on est passé en quelques décennies de semences paysannes riches d’histoire et de diversité à des semences stables et homogènes pour satisfaire les besoins du nouveau modèle agricole calqué sur l’industrie. Comment on est passé de semences reproduites dans les champs de paysan-ne-s à des semences reproduites et vendues par des firmes semencières. Comment les hybrides, les droits de propriété intellectuelle et la réglementation ont progressivement exproprié les paysan-ne-s de leurs droits fondamentaux à produire et échanger leurs semences.
Une très bonne entrée en matière sur un sujet difficile
Le contexte général
Les firmes qui portent les OGM sont totalement intégrées au modèle agricole mondialisé dominant, toujours plus productiviste, avec son cortège de pollutions, d’appauvrissement des sols, d’érosion de la biodiversité… et de disparition des paysan-ne-s.
La culture du soja OGM en Amérique Latine en est un exemple saisissant : cette culture d’exportation provoque de véritables catastrophes sociales, culturelles et environnementales. Et ce sont des centaines de milliers de familles paysannes qui sont chassées de leurs terres… pour le plus grand profit de Monsanto, Cargill et Cie.
Mais pourquoi donc dans un pays agricole comme la France est-il besoin d’importer des millions de tonnes de soja OGM en provenance de ces pays ? En fait, ce sont les élevages hors sol qui se répandent un peu partout qui, fortement consommateurs de ces produits, en structurent les filières d’approvisionnement.
Pour y remédier, des plans régionaux d’autonomie en protéines végétales peuvent être mis en place (comme en Rhône Alpes). Mais n’est-ce pas avant tout, le principe même de ces élevages hors-sol qu’il faudrait revoir car ils sont très polluants et poussent à une surconsommation de produits animaux de qualité médiocre. Au contraire les productions artisanales de qualité, si possible dans des circuits courts, sont à promouvoir d’autant plus qu’elles sont fortement créatrices d’emplois. Et pourquoi ne pas promouvoir aussi les systèmes comme la polyculture-élevage, où la nourriture des animaux est produite sur place ?
Faisons un rêve : un jour prochain, les vaches mangeront à nouveau de l’herbe !!!
En organisant ici de telles filières, on fait reculer ces exportations de soja OGM et on défend aussi là-bas les droits des paysans Argentins, Brésiliens, Paraguayens…
Mais les droits des paysans ne s’arrêtent pas au droit à la terre car ils concernent également les semences aujourd’hui menacées par une volonté d’appropriation sans précédent dans l’histoire de l’humanité, de la part d’une poignée de fiirmes multinationales.
Considérées comme des biens communs des communautés rurales régis par des droits d’usage collectifs ou au contraire comme des biens privés régis par des droits de propriété intellectuelle, les semences font l’objet d’une bataille planétaire déjà largement engagée et qui ne peut nous laisser indifférents.
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