Attac Toulouse a décidé de se joindre à la manifestation initiée par le collectif “3A” pour une « Alternative À l’Austérité ».

Cette décision est sous tendue par une profonde détermination face à une violence qui s’amplifie et qui ne dit pas son nom.

Cette violence s’exprime au nom d’une rationalité économique de plus en plus extravagante et dévastatrice par des politiques au service exclusif du profit à n’importe quel prix, quoiqu’il en coûte aux dimensions sociales, écologiques, démocratiques et humaines.

Et quand les tenants de cette politique font silence ce n’est pas en hommage à la mort d’un jeune homme, mais pour tenter de la camoufler et d’en esquiver la responsabilité.

Peut-on faire société lorsqu’un “État de droit” démantèle le droit du travail, allège celui des affaires, étouffe et pénalise de plus en plus durement l’expression légitime du mouvement social et citoyen ?


Appel national

«La coupe est pleine ! Le pays s’enfonce dans la crise avec son cortège de misère, de chômage, de précarité, de violentes divisions. Depuis des années la droite et, depuis 2012, François Hollande, les gouvernements Ayrault et Valls poursuivent le même but dans le cadre des traités européens et en accord avec les dirigeants de l’Europe libérale : austérité, compétitivité par la baisse du coût du travail, reculs sociaux, coupes claires dans les dépenses publiques. Ces politiques ont échoué partout comme elles échouent en France : elles nourrissent la crise, creusent tout à la fois les inégalités et les déficits.

Dans son immense majorité le peuple rejette cette politique imposée sans débat et avec autoritarisme. Cette situation crée une grave crise politique dont la droite et l’extrême-droite porteuses de graves projets de régression tentent de tirer profit.

Les femmes, en particulier, sont les premières victimes de l’austérité. La politique gouvernementale n’a cessé de se durcir à leur égard, comme ce fut le cas avec la contre-réforme des retraites qui s’attaque d’abord aux personnes moins bien payés, en temps partiel (à 83% féminin) ou en contrat précaire, donc aux femmes. Cette manifestation sera également l’occasion de protester contre les attaques spécifiques qui leur sont faites, en supprimant les ABCD de l’égalité et le Ministère aux droits des femmes, ou en baissant drastiquement les subventions aux associations qui luttent pour les droits des femmes. En capitulant, le gouvernement a, au passage, revigoré les mouvements misogynes les plus virulents, comme les Journées de Retrait de l’école et la Manif pour Tous. Nous exprimons enfin notre solidarité avec les secteurs féminisés en lutte, en saluant notamment la victoire des grévistes sans papiers de l’onglerie du 50 Boulevard de Strasbourg (75010), et des hôtels en grève contre la sous traitance.

Il est temps d’arrêter cet engrenage. Il faut dire non à la loi de finances 2015 présentée par Manuel Valls qui, pour satisfaire les cadeaux faits au CAC 40, dans le cadre du pacte de responsabilité, coupe massivement dans les dépenses publiques. Il se traduirait par le recul des services publics et de ses missions, un étranglement financier des collectivités locales et de leur capacité d’investir. Il faut aussi empêcher les reculs budgétaires de la protection sociale qui remettent en cause les acquis pour la santé, la retraite, la famille, les chômeurs.

D’autres choix sont pourtant possibles. Nous ne sommes pas condamnés à l’austérité permanente et à l’insécurité sociale. Il faut mettre en œuvre une politique qui parte des besoins sociaux, s’attaque aux inégalités. Une réforme fiscale d’ampleur permettrait une redistribution des richesses et une relance des investissements productifs au bénéfice de la grande masse de la population, s’inscrivant dans la transition écologique.

Il faut redonner du pouvoir d’achat, augmenter les salaires, créer des emplois. Il faut créer les conditions d’une véritable reconquête industrielle. Il faut s’attaquer au capital, à la finance, à la rente des actionnaires qui est supportée par les salarié-es, les chômeurs, les précaires, les retraités et la jeunesse.

Il existe dans le pays une majorité de femmes et d’hommes disponibles pour cette alternative sociale et politique, des forces syndicales, sociales, associatives, politiques que nous voulons rassembler.

Mettre un coup d’arrêt aux politiques en cours, imposer d’autres choix, cela ne peut se faire sans la mobilisation des salarié-es, sans l’intervention citoyenne.

  • Pour dire non au budget d’austérité du gouvernement VALLS et appeler à ce qu’il soit rejeté !
  • Pour dire non aux exigences du Medef !
  • Pour rassembler et construire une alternative à la politique actuelle !

Nous appelons à organiser des manifestations à Paris et dans les grandes villes de France»
aust.jpg