Conférence-débat co-organisée par Attac-Toulouse et les Amis du Monde Diplomatique
Avec François Schalchli, Attac toulouse – animateur de la commission démocratie –
LE POLITIQUE, CHOSE DE TOUS.
Même limitée aux formalités du choix électoral, la démocratie se meurt : au delà des violations, celle-ci est gangrenée par la diffusion d’un modèle néo-libéral homogénéisant, fonctionnant sur le paradigme de l’économie, qui réduit « le sujet (citoyen) pluriel, divisé, problématique, ingouvernable », celui-là même qui fait vivre la puissance d’invention de la démocratie, « au sujet entrepreneur » -Myriam Revault d’Allonnes « Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie » .
En s’interrogeant sur les rapports citoyens/experts et citoyens/élus, il s’agira donc d’ ouvrir ou de permettre l’apparition de nouveaux acteurs, de nouveaux domaines , de nouvelles modalités de prise en charge pour que les citoyens s’approprient ce qui les concerne. On analysera en particulier :
les savoirs, le regard « autre » sur les situations, les capacités le plus souvent disqualifiées dont disposent les citoyens ; un mode différent d’interaction entre citoyens et experts
le moment de basculement où les processus de débat et délibération deviennent, par leurs résultats ou même seulement l’identification de certains problèmes, « producteurs » d’une légitimité autre que celle de l’élu
(un élu déclare « il faut préserver le rôle des élus pour la décision finale » ; un autre : « le processus de décision qui convient s’appuiera sur les compétences singulières dues à l’implication dans le problème »)
quelles formes nouvelles de citoyenneté; quel rapport à ce qui devient ainsi « public », s’inventent aussi par le bas, sur des réalités locales portées de A à Z jusqu’à leur solution.
C’est aussi la nécessité de favoriser, ou de reconnaître lorsqu’ils se constituent, l’existence d’espaces publics alternatifs (aux finalités différentes, d’expression, de débat interne, de confrontation directe aux institutions, etc…) qui est à l’ordre du jour.
On en viendra enfin à réfléchir sur « la » et « le » politique eux-mêmes. En effet, plus de clarté, de précision sur le sens du « politique », ce que l’on est en droit d’en attendre, mais aussi les « limitations» de son ordre propre (par exemple tout n’est pas politique, même si tout peut le devenir,…) va légitimer le citoyen dans sa démarche de réappropriation et transformer les contraintes en ressources.
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