Les pays du Sud recensent 80% des ressources naturelles mondiales, attisant la convoitise des sociétés transnationales. Celles-ci sont prêtes à tout pour se les approprier à coup de brevets et autres titres de propriété intellectuelle.
Pour tenter de pallier cette biopiraterie, la Convention sur la diversité biologique propose un « partage des bénéfices » entre ces firmes, les peuples autochtones et les pays du Sud.
Presque 20 ans après l’entrée en vigueur de cette Convention, ce partage est-il réellement « équitable » et « bénéfique » pour les peuples ? Garantit-il la poursuite de l’innovation collective ? La valorisation marchande de la nature permet-elle de protéger la biodiversité ?
Dans les pays du Nord, les réglementations sur les semences ont eu pour effet de réduire la biodiversité agricole et la liberté des paysans. Cette situation vécue au Nord augurerait-elle de ce qui se passera dans le monde entier ces prochaines décennies ? L’industrie semencière peut-elle remplacer le paysan dans son rôle de sélectionneur ? Et qu’en est-il du maintien de la biodiversité animale agricole ?
Ce livre montre en quoi le fait d’imposer des droits de propriété intellectuelle sur la biodiversité conduit à des conséquences dramatiques pour l’humanité et pose les questions suivantes : Y a-t-il des modèles alternatifs et participatifs de partage des ressources et des savoirs s’exerçant en dehors du marché et pouvant protéger efficacement la biodiversité, comme des modèles de type « open source » ?
Quelques idées pour aider à repenser la logique de privatisation et de marchandisation de la nature et préserver les droits des paysans…
Ont contribué : Laurent Gaberell et Gonzalo Gosalves, Shane Greene, Guy Kastler, Jack Kloppenburg et Eric Deibel, Birgit Müller, Silvia Ribeiro, Antoine de Ruffray, Chikako Takeshita, Soolapani Usha, Radhakrishnan Sridhar et Karsten Wolff, Saskia Vermeylen
Table des matières
Introduction. Julie Duchatel
PARTIE 1. Le système international de collecte des ressources biologiques
De Christophe Colomb à la Convention sur la diversité biologique : 500 années de biopiraterie. Jack Kloppenburg
PARTIE 2. Nouveaux discours, nouvelles pratiques ?
Le système à l’heure du partage des bénéfices et de la CDB
Les pièges du « partage des bénéfices ». Silvia Ribeiro
Nouveaux discours sur le partage des bénéfices et résistances des peuples indigènes. Chikako Takeshita
Pérou. Politiques de la biodiversité et savoirs indigènes : un regard, dix ans après. Shane Greene
Afrique du Sud. L’accord de partage des bénéfices sur le hoodia. Saskia Vermeylen
Inde. L’accord TBGRI – Kani au Kerala. Soolapani Usha, Radhakrishnan Sridhar et Karsten Wolff
Bolivie. Biodiversité et savoirs des peuples indigènes : enjeux du débat. Laurent Gaberell et Gonzalo Gosalvez
PARTIE 3. La biodiversité agricole serait-elle devenue illégale au Nord ?
L’industrie semencière peut-elle remplacer le paysan dans son rôle de sélectionneur ? Guy Kastler
La biodiversité animale agricole. Antoine de Ruffray
PARTIE 4. Alternatives pour le partage des savoirs et des ressources
Détenir les codes de la nature : droits de propriété intellectuelle ou bien commun. Birgit Müller
La biologie « open source » et le rétablissement de la souveraineté sur les semences. Jack Kloppenburg et Eric Deibel
Ouvrage collectif, PubliCetim No 35, CETIM, Genève, mars 2011. 224 p.
ISBN : 978-2-88053-073-0, 8 €
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