Conférence débat organisée par Attac, les Amis du Monde Diplomatique et la Ligue des Droits de l’Homme.

Présentée par Raoul Marc Jennar, docteur en science politique et en études khmères de l’INALCO (Langues O), vingt-cinq ans d’implication dans l’histoire récente du Cambodge comme expert auprès des ONG, puis de l’ONU, puis de l’UNESCO, puis de l’Union européenne, comme consultant auprès du gouvernement cambodgien pour les questions de frontières, comme expert de l’ONU auprès du tribunal international qui juge les dirigeants Khmers rouges.


Lutter contre l’impunité des crimes de masse a longtemps relevé de l’utopie. Car exercer la Justice demeure une des caractéristiques fondamentales de la souveraineté nationale. « Charbonnier, maître chez soi » s’exclamait Goebbels après les premières actions antijuives du régime nazi. Les procès de Nuremberg puis de Tokyo, les tribunaux créés après les tragédies de la Yougoslavie et du Rwanda ont fait faire des progrès énormes à l’émergence d’un droit pénal international et ont conduit à la création de la Cour Pénale Internationale. Des crimes perpétrés avant la création de cette Cour, comme ceux du Cambodge, font eux aussi l’objet d’un jugement. Mais la justice pénale internationale demeure encore prisonnière des contingences politiques et des progrès sont encore à accomplir pour qu’elle soit complètement indépendante. Tel sera le propos de la soirée.