Formation animée par Geneviève Azam, enseignante chercheuse à l’université Toulouse le Mirail
Le débat sur la croissance est ancien : les économistes libéraux du début du XIXème siècle envisageaient la venue d’un état stationnaire et analysaient les moyens d’y remédier, notamment le libre-échange, ceux qui ont suivi ont imaginé une croissance infinie à condition de satisfaire aux conditions du marché et de mobiliser la technique.
Dans le sillage de Marx ou d’une lecture de Marx, le développement des forces productives, l’accumulation du capital, ont pu être considérées comme une condition de l’émancipation.
Quant à Keynes, si les politiques macroéconomiques qu’il a inspirées sont fondées sur la relance de la croissance, l’emploi dépendant du niveau de la demande et donc du niveau de la production offerte, on oublie trop souvent ses considérations sur la croissance matérielle, qui selon lui devra être dépassée pour accéder à une humanité plus civilisée.
_L’ensemble de ces analyses ont pour caractéristique commune de considérer l’économie comme un système indépendant de la biosphère. Il existe aussi un courant d’économistes qui à la suite de l’économiste roumain, Georgescu Roegen, pensent l’économie comme un sous-système de la biosphère, et qui aujourd’hui appellent à quitter la religion et les illusions de la croissance.
Bibliographie :
Ø Dominique MEDA, La mystique de la croissance, Flammarion, Paris, 2013
Ø John Maynard KEYNES, La pauvreté dans l’abondance, Gallimard, Paris, 2002 . Et particulièrement le texte intitulé « Perspectives économiques pour nos petits enfants ».
Ø Tim JACKSON, Prospérité sans croissance : la transition vers une économie durable, De Boeck, 2010
Ø Jean GADREY, Adieu à la croissance : bien vivre dans un monde solidaire, Les Petits Matins, 2011
Ø Agnès SINAÏ (dir.), Penser la décroissance, Les Presses de Sciences Po, Paris, 2013