Biens communs
Tout au long du XXe siècle, les luttes ouvrières au Nord et les luttes d’indépendance contre les puissances coloniales au Sud ont permis la création de droits nouveaux, notamment le code du travail, le droit à la protection sociale et le respect des procédures démocratiques. Ces droits ont permis de limiter l’extension par le capitalisme du domaine de la marchandise, et contribué à construire des espaces qui échappent à ses règles.
Plus récemment, la violence des politiques néolibérales visant à soumettre à l’impératif du profit toutes les connaissances et les ressources naturelles a favorisé l’éclosion des notions voisines de bien collectif, de bien public mondial et de bien commun de l’humanité. Ainsi se développe la conscience que tous les êtres humains doivent pouvoir accéder à certains biens essentiels qui sont matériels (eau, air, matières premières) ou immatériels (climat non déréglé, connaissances, culture, etc.).
Certains de ces biens existent à l’état naturel mais ne deviennent patrimoine commun que par décision collective d’en garantir l’accès à tous. D’autres sont produits par les hommes, comme les connaissances, que la collectivité doit s’engager à laisser libres de tout droit de propriété. C’est ce qui fonde les luttes contre la brevetabilité que veulent imposer les multinationales et l’Organisation mondiale du commerce, ainsi que les luttes des paysans du monde entier contre la spoliation de leurs terres.