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Airbus, c’est

  • un carnet de commandes rempli pour les cinq prochaines années
  • la moitié de la construction aéronautique mondiale
  • une croissance annuelle de 5%
  • une productivité démultipliée en 10 ans
  • fin 2006, un chiffre d’affaire d’EADS en hausse de 17 %
  • en France, 15 000 salariés d’Airbus et 40 000 chez les sous-traitants

Power 8, c’est

  • la vente de 3 usines, Nordenham (2500 salariés), Meaulte (1200
    salariés) et Filton
  • la fermeture de 3 usines : Saint Nazaire Ville (800 salariés),
    Laupheim (1200 salariés) et Varel (700 salariés)
  • les 10 000 suppressions d’emplois : 3700 pour Airbus Allemagne, 3200
    pour Airbus France et 1100 pour le siège Toulousain d’Airbus, 1600
    pour Airbus Royaume Uni, 400 pour Airbus Espagne

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L’abandon d’une politique industrielle

En 1970 est créé le Groupement d’Intérêt Economique appuyé par les
fonds publics sous forme d’avance remboursable. Il accepte le principe
d’une rentabilité différée, car la construction d’un avion, depuis les
premières recherches et le prototype jusqu’à sa vente effective,
demande 8 ans minimum.
Dans le même temps, se met en place une stratégie de coopération
aéronautique européenne pour réaliser des économies d’échelle et
esquisser ainsi une politique industrielle européenne.
Mais l’acte unique et le traité de Maastricht permettent à la
Commission européenne, au nom de la concurrence, d’exiger des
Etats-membres l’abandon du système des avances remboursables.

Une politique de change à contre-emploi

Parallèlement, hors de tout contrôle démocratique, la Banque Centrale
Européenne, par sa politique de l’euro fort, rend la concurrence
commerciale difficile avec la production d’outre-Atlantique.

L’industrie bradée aux capitaux privés

De plus, le potentiel industriel déjà construit est offert à
l’actionnariat privé en 1999 par le gouvernement de gauche cherchant à
tout prix à réunir des capitaux. L’impératif premier devient la
rentabilité maximale immédiate et l’Etat s’incline devant les
exigences des gros actionnaires potentiels et accepte des délais de
recherche et de développement raccourcis pour favoriser un retour sur
investissement en 4 ans. Matra-Lagardère et Daimler sont les
principaux bénéficiaires de cette vente au rabais.

Sans politique industrielle, des projets incohérents

Le projet A380 est alors lancé à grand renfort de publicité,
d’annonces de commandes et de superlatifs divers. L’impact
environnemental d’un tel gros porteur et son opportunité dans le
contexte du tarissement des ressources pétrolières ne sont pas
interrogés. La question énergétique, sous-jacente à tout projet
industriel de cette ampleur, est passée sous silence, tandis que les
aides publiques directes et indirectes, telles que la construction de
la route Bordeaux-Toulouse, affluent. Auprès du grand public, seul
l’accroissement du nombre d’emplois est valorisé sans que ne soit
évaluée l’augmentation des emplois précaires, intérim et CDD, tant au
sein d’Airbus que chez les sous-traitants. D’ailleurs ces derniers
seront les premiers à payer les pots cassés par le plan Power 8. C’est
la défaite pour les uns réduits au chômage, et le triomphe inscrit
dans le score du CAC 40 pour les autres.

La crise ? Un désastre annoncé

Dans le cercle fermé des dirigeants, on sait que le calendrier du
programme industriel ne pourra être tenu, mais on s’incline devant le
dogme néolibéral. Jusqu’au jour où l’impossibilité à tenir les délais
de construction promis devient difficile à dissimuler et oû, avant
l’annonce des retards de livraison, les hauts dirigeants font valoir
leurs stock options et les actionnaires privés vendent une partie de
leurs actions, accélérant ainsi la chute du cours de l’action. Les
pénalités pour retard de livraison s’accumulent. Airbus est alors
déclaré en crise. C’est une spoliation de l’ensemble des citoyens par
la destruction financière d’un outil de production de très haute
qualité. Une fois de plus, on privatise les profits et on socialise
les pertes.


Power 8 : des objectifs strictement financiers.

L’invocation de la rationnalité économique est un contresens. Le plan
Power 8 consiste essentiellement à licencier et à délocaliser les
fabrications pour donner des garanties aux actionnaires en faisant
remonter le cours de l’action. Airbus est une entreprise mise à sac
par la démission du pouvoir politique, la voracité de l’actionnariat
privé et la politique de l’euro fort de la BCE.
La puissance publique est la seule à même de faire les investissements
sur le long terme, d’assurer la pérennité et la sécurité des
installations, de faire des choix, à partir d’un débat citoyen
indispensable, sur les grandes politiques industrielles et
énergétiques, prenant en compte simultanément l’emploi et les
contraintes environnementales.

Attac France

Tract Attac France


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