Avec la participation d’Herbert Schui, député du Linkspartei de Hamburg au Bundestag et Jacques Cossart, membre du Conseil Scientifique d’Attac France.


AIRBUS c’est :

  • un carnet de commandes plein pour 6 ans
  • 50% de la construction mondiale d’avions
  • une croissance et productivité en hausse
  • +17% de chiffre d’affaire pour EADS
  • une trésorerie nette de 4,2 milliards d’euro

POWER 8 c’est :

  • la vente de 3 usines
  • la fermetures de 3 usines
  • 10 000 suppressions d’emploi en France, en Allemagne, en Espagne et au Royaume Uni
  • en 2006 il a été versé
  • 6,75 milliards aux actionnaires privés
  • 8,4 millions à Noël Forgeard

Airbus a conquis la moitié du marché mondial de l’aviation civile en moins de 30 ans

Ce sont les Etats qui soutenaient le projet industriel sous la forme d’avances remboursables, étalées sur le long terme, car la construction d’un nouvel avion demande au moins 8 ans. Les bénéfices à terme étaient systématiquement réinvestis dans le développement et la production. C’est la volonté politique d’accepter une rentabilité différée, de mettre en place une coopération européenne, de former et payer les salariés à la hauteur des défis, qui a permis les avancées technologiques exceptionnelles et la réussite que l’on sait.

Une politique financière à l’encontre de la politique industrielle

Aujourd’hui, au nom du dogme néo-libéral, l’Europe limite drastiquement le système de ces avances remboursables, concurrence non faussée oblige. Pourtant, seule la puissance publique est à même d’engager sur le long terme les investissements colossaux nécessaires au développement industriel d’un secteur comme l’aéronautique. Parallèlement la Banque Centrale Européenne, sans contrôle du Parlement Européen, pénalise la commercialisation des avions européens face à la production d’outre Atlantique, du fait de sa politique de l’euro fort et des taux d’intérêts élevés.

L’industrie bradée aux capitaux privés

« L’innovation » EADS a consisté à subordonner le projet industriel aux exigences de profit financier à court terme : obligation fût faite à Airbus de raccourcir ses délais pour obtenir en 4 ans un retour sur investissement dans la poche des actionnaires, contre l’avis des techniciens. Les Etats se sont inclinés devant ces exigences. Comme prévu, le calendrier n’a pu être tenu, et avant même l’annonce des retards de livraison et des pénalités à payer, hauts dirigeants et actionnaires privés ont vendu une partie de leurs actions, avec pour effet immédiat d’accélérer la chute du cours de celle-ci. Airbus fût alors déclaré en crise! Une fois de plus, on a privatisé les profits et socialisé les pertes. Quel gâchis! Le plan Power 8 ne doit rien à la rationalité économique, il consiste à licencier et délocaliser les fabrications dans le but de redonner des garanties et faire remonter le cours de l’action. Il faut bien rassurer l’actionnaire.

Un désastre industriel et humain

Dès son annonce, la logique de compétition s’appliqua aussi au traitement social de cette crise. Combien de salariés allait-on licencier en France? En Allemagne? On a pu percevoir des déchirements entre pays, une atmosphère de règlement de compte, conflits d’intérêt peut-être bien orchestrés pour mieux diviser les salariés. Ce sont les plus faibles qui en subiront les effets, les emplois précaires et CDD, tant au sein d’Airbus que chez les sous -traitants. Le libéralisme et sa concurrence libre et non faussée ne portent pas de valeurs de solidarité sur lesquelles on puisse fonder une vie sociale juste, pacifiée et durable. Seule la logique de coopération permet de mener à bien de grands projets.

Un débat citoyen indispensable

Jamais les citoyens n’ont été consultés sur ce qu’il convenait de faire avec un tel potentiel industriel, sur les choix opportuns dans un contexte de dégradation de l’environnement et du climat qui concerne la planète entière. Les grandes politiques industrielles et énergétiques ne peuvent plus être décidées par quelques uns et imposées à tous, au nom du « marché », et au mépris de l’emploi et des contraintes environnementales. Ce sont des questions de société, qui doivent être débattues démocratiquement.

Nous voulons une Europe porteuse de choix pour ses peuples et capable :

  • De mener des projets industriels sur le long terme
  • De promouvoir une politique de l’Euro par un contrôle démocratique de la BCE
  • De préserver l’emploi existant, les conditions salariales et les valeurs de solidarité
  • De s’engager sur une harmonisation fiscale entre pays membres, et lutter contre le dumping social
  • De réduire les risques écologiques par des politiques radicalement différentes de l’énergie et des transports

Attac-Toulouse – Siège social : 10bis rue du Colonnel Driant 31400 TOULOUSE ? 05 61 14 14 34

Site internet: https://www.attac-toulouse.org/

Courriel: toulouse@attac.org


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