Un univers de partage, de réflexion, de débats et d’actions convergentes dans un monde de crises multiples qui désagrège les sociétés et maltraite la nature.
Tout savoir sur l’Université citoyenne…
L’université citoyenne d’Attac intervient dans un moment où l’incertitude et l’inquiétude ne cessent de s’amplifier.
Certes, ces sentiments ne sont pas nouveaux puisqu’ils traversent sans discontinuité nos sociétés, plus particulièrement depuis cinq ans, date du début de la crise du capitalisme néolibéral.
Mais notre préoccupation est grandissante parce que les gouvernements n’ont tiré aucune leçon de cette crise globale, pire ils n’ont fait que renforcer les mécanismes et les acteurs de cette crise aux multiples facettes.
C’est cet aveuglement et cette soumission aux préoccupations des marchés financiers que nous dénonçons depuis longtemps et que nous soulignerons encore pendant cette université.
Deux situations symbolisent le renforcement sans fin de la domination financière sur les sociétés ; elles guideront plus spécifiquement notre réflexion et nos débats. Il s’agit de la crise européenne et de « l’évolution » des négociations de la conférence officielle de Rio+20 qui montrent, après le premier pas du développement durable, après le sur place depuis Rio 92, le succulent et profitable dérapage vers la croissance verte.
En effet la crise s’aggrave, plus particulièrement en Europe. La Grèce, écrasée par la logique dévastatrice d’institutions au service des classes dominantes, illégitimes démocratiquement mais soutenues par les gouvernements de l’union, est le malheureux chef de file d’une liste qui ne cesse de s’agrandir et qui est celle de pays en voie de récession.
La dette dont on ramène scandaleusement l’origine à la folle et coupable dépense publique des peuples, permet aux gouvernements de leur en faire payer le prix en instituant une austérité sans limite qui va prolonger le massacre social et humain sur lequel les institutions financières vont continuer à s’enrichir. Ce qui permettra en outre à l’extrême droite de continuer à prospérer et à disséminer ses thèses xénophobes, autoritaires et racistes grâce au terrain fertilisé par une Union Européenne en miette.
La crise écologique prend également des allures plus qu’inquiétantes. Copenhague a été le premier signe de la mise au placard d’une prise en compte du dérèglement climatique, associée à son instrumentalisation pour la mise en avant de technologies dangereuses et non maitrisées . Rio+20 n’est pas en reste ; le nouveau filon est arrivé, la croissance verte, une belle image qui va être collée au capitalisme qui, devenu vert, va pouvoir venir au secours de l’accumulation du capital toujours trop lente pour ceux qui en profitent.
Le système financier prolonge son rêve fou de tout contrôler : la politique, la nature et de mettre à mal la démocratie et l’idée d’une ONU des peuples. Les gouvernements complices veulent donner le sentiment de compenser l’austérité en y ajoutant le « volet croissance » qui dévoile peu à peu la répétition des recettes déjà en cour : flexibilité et précarisation du travail, productivisme anarchique, auxquelles s’ajoutent un nouveau gadget destructeur et profitable : l’économie verte.
Les financiers de tout bord ont provoqué la crise mondiale, ils vont accroître leur puissance et augmenter leur profit sur le dos des peuples et de la nature.
Ceci nous impose de ne pas opposer la lutte des peuples d’Europe et celle du sommet des peuples à Rio. La conscience de plus en plus claire que la véritable cause structurelle des crises est le capitalisme ne pourra que renforcer notre désir de lier la lutte pour le travail décent, les droits sociaux pour tous, la solidarité et la coopération avec celle de la défense des biens communs et de la nature.
C’est tout cela qui a fondé les grandes lignes du programme de l’université citoyenne d’ATTAC.
Celui-ci se divisera en quatre grandes réunions plénières qui aborderont :
- la question du lien entre la transition et le dépassement du capitalisme,
- la question des transformations des fondements de l’Europe,
- La question démocratique,
- les mouvements sociaux face aux politiques d’austérité.
De même que 42 ateliers seront regroupés en six filières :
- comprendre et dépasser le capitalisme,
- Europe, stratégies et résistances,
- d’un bout du monde à l’autre, luttes, indignations et exigences démocratiques,
- les alternatives concrètes,
- dette sociale, dette financière, dette écologique,
- hors filières.
Face à cette aggravation continue de la crise, la transition nous semble de plus en plus indispensable. De même que face à la folie de ce système et à la complicité aveugle des gouvernements, il est primordial de favoriser les convergences. Il va donc falloir élargir au mieux l’éventail de la participation à l’université pour faire en sorte que ce moment soit un véritable lieu d’élaboration collective où la diversité des cultures et la multiplicité des luttes pourront se rencontrer.